Interview croisée
Quel bilan tirez-vous des deux premières années de Mirova Foundation ?
Anne-Claire Roux : En deux ans d’existence, nous avons soutenu plus de 15 porteurs de projets. Cela peut paraître peu mais notre objectif est de leur offrir un soutien qui fait la différence, notamment en les accompagnant dans leurs phases de démarrage ou de changement d’échelle. On le fait avec à la fois des montants de dotation importants et du soutien pluriannuel, minimum sur trois ans. Cela permet de construire un partenariat et de tracer un chemin. Concrètement, cela signifie par exemple que l’on donne de la flexibilité aux porteurs de projets en n’imposant pas un fléchage précis des dotations. Les bilans à mi-parcours nous montrent que cela fonctionne. Ce qui ressort, au-delà du côté financier, c’est la relation forte que l’on a réussi à construire avec chacun, qu’il s’agisse de grosses ONG, de plus petites associations, de scientifiques, d’autres fondations…
Pourquoi avoir créé Mirova Foundation ? Quel était votre moteur ?
Philippe Zaouati : Créer Mirova Foundation me paraissait une évidence depuis longtemps. Nous avons attendu le moment opportun avec des moyens conséquents, pour faire des choses significatives. Pour moi, l’entreprise doit avoir une mission et utiliser tous les outils à disposition pour poursuivre cette mission. C’est ce que nous faisons chez Mirova et le fonds de dotation est un de ces outils, parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas faire avec nos solutions d’investissement habituelles.
D’après vous, qu’apporte le secteur associatif sans la réflexion et les réponses aux enjeux de notre société et quel rôle doivent jouer les entreprises dans ce paysage ?
Philippe Zaouati : Le secteur associatif a un poids extrêmement important dans la société. Il joue des rôles que le secteur marchand ne joue pas, notamment sur les questions environnementales et sociales. Quand on va à la rencontre des porteurs de projets sur le terrain, on va à la rencontre de personnes qui entreprennent, et c’est aussi enrichissant que d’aller échanger avec des dirigeants d’entreprise. Pour autant, je crois qu’il ne faut pas opposer monde associatif et monde de l’entreprise. Chez Mirova, nous sommes aussi un acteur important de l’économie sociale et solidaire et je pense que nous avons un rôle de pont à jouer. Il doit y avoir un continuum dans la façon de répondre aux enjeux de transition de notre société, à travers l’entrepreneuriat à impact, le monde associatif, la philanthropie des grandes entreprises… Une entreprise, c’est un projet humain. Elle doit s’intégrer dans un écosystème avec ses parties prenantes et penser à l’intérêt général.

Anne-Claire Roux Directrice générale de Mirova Foundation Même si nous couvrons des domaines d’intervention larges, les porteurs de projets que nous soutenons mettent en oeuvre des solutions précises, en réponse à des enjeux bien identifiés. C’est là que se trouve l’impact.
Quel mécène souhaitez-vous être ?
Philippe Zaouati : Un mécène qui a de l’impact. Cela passe par plusieurs facteurs : la sincérité, la relation partenariale, la mesure de l’impact et le fait de porter les résultats et la parole des acteurs que nous soutenons. On ne fait pas de philanthropie pour corriger ou compenser quelque chose. On le fait pour s’engager, en totale cohérence avec notre activité. Nous sommes un petit acteur mais nous voulons avoir un impact supérieur à notre poids, en faisant effet de levier. Avec toute l’équipe de Mirova Foundation nous avons réussi à nous intégrer dans un écosystème, avec un état d’esprit qui nous ressemble. Plus que des relations partenariales, nous voulons construire des relations humaines avec les porteurs de projets.
Anne-Claire Roux : Même si nous couvrons des domaines d’intervention larges, les porteurs de projets que nous soutenons mettent en œuvre des solutions précises, en réponse à des enjeux bien identifiés. C’est là que se trouve l’impact. Et notre rôle est de les aider à le démultiplier, en étant une caisse de résonance, en apportant nos compétences, en étant disponibles pour eux… Il y a un apport mutuel à entretenir, pour se nourrir les uns des autres. Notre but est de créer les bons partenariats, quelle que soit la taille des structures, et de créer des ponts entre tous les acteurs. Pour avoir cet effet de levier, il y a des coalitions à créer et nous voulons jouer ce rôle, faire le lien.

Philippe Zaouati Directeur général de Mirova et Président de Mirova Foundation On ne fait pas de philanthropie pour corriger ou compenser quelque chose. On le fait pour s’engager, en totale cohérence avec notre activité.
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Rapport d’activité 2021-2022 de Mirova Foundation